Les citadins


Vers 1948,  les 100.000 noirs qui vivaient à Léopoldville n’habitaient pas dans la ville. Ils vivaient dans leur propre domaine englobé dans les limites de l’agglomération de Léopoldville. La nuit, l’accès à cette cité était interdit aux blancs, tout comme les noirs avaient l’interdiction de se render dans la ville blanche après le couché du soleil, à moins que leurs occupations ne les y appelle. Dans la cité indigène, il y avait environ 5.000 parcelles, comportant chacune une habitation en retrait et un petit terrain pour le jardinage et le petit élèvage. Les habitations de la cité indigène étaient faites de bambous et de palmes entrelacés, avec des toits de chaume. Certaines étaient entourées par une haie basse ou une palisade de bambous et les fleurs rouges de l’hibiscus ou les feuilles pourpres du bougainvillier grimpant autour des porches. Dans un autre quartier de la cité indigène, les habitations étaient un peu moins élémentaires. Certaines étaient en ciment, d’autres en béton. Elles appartenaient à des indigènes d’un niveau supérieur, qu’on appellait les évolués.

Le marché principal de la cité indigène constituait un spectacle aussi étendu que varié. Dans la matinée, lorsque les maris avaient repris leur travail dans la ville européenne, c’était le lieu de réunion des épouses et des enfants.

Marvel (Tom): Le Nouveau Congo (L. Cuypers, Bruxelles – 1948)