Au début, les soldats que Leopold II recrute pour l’occupation du territoire congolais viennent de l’étranger. Ces Kabindas, Zanzibarites, Haoussas, Yorubas et esclaves libérés uniformément appelés “volontaires de la Côte”, vont s’engager pour des termes de quatre ans dans la Force Publique. Suite au coût prohibitif et à la difficulté d’obtenir des jeunes hommes qui aurait pu servir aux autres puissances coloniales, Leopold II change de position sur le recrutement et préconise la mise en place d’une force indigène.
En 1886, le capitaine Coquilhat réussit à convaincre un certain nombre de Bangala (originaire de l’Equateur) de descender à Leopoldville; dix d’entre eux acceptèrent ensuite de gagner Boma pour y subir l’entrainement militaire et devinrent ainsi les premiers soldats autochtones de l’Etat Indépendent du Congo.
Un règlement disciplinaire fut promulgué le 16 Avril 1887, puis modifié le 10 Novembre 1894. Il prévoyait que le droit commun n’était pas applicable à la Force Publique, dont le règlement prévoyait des peines corporelles.
A partir de 1894, il est prévu que la peine de 100 coups de fouet devra être appliquée en deux séances de 50 coups, appliquées à 24 heures d’intervalles. L’instrument utilisé était une forte lanière en peau d’hippopotame, qui été designée par les noms les plus divers: courbache, chicote, sjambok, fimbo.
Cette carte postale datant probablement de la fin du 19eme sciècle motre des soldats de la Force Publique en train de se rafraîchir au bord du lac Kivu à Kisenyi sous la surveillance de leurs officiers Européens.
Le régiment d’Elisabethville prendra part active lors de l’attaque des allemands sur le poste de Lukuga en août 1914. Les troupes congolaises mobilisées pour défendre leur sol participeront aux deux campagnes successives qui se termineront par les victoires de Tabora et de Mahenge. Dès le début de 1941, les troupes coloniales qui devaient éventuellement défendre le Congo contre les Italiens, prêts à déboucher de l’Ethiopie, se concentrent au Nord Est du Congo. En février 1941, ces troupes entament leurs opérations offensives. Elles traversent le Soudan pour foncer dans le massif éthiopien. Le 11 mars 1941, c’est la victoire d’Asosa et, 11 jours plus tard, le combat de Gambela. La Campagne d’Abyssinie prend fin peu après que le général italien Gazzera capitule avec toutes ses forces le 6 juillet 1941. Ce défilé de la Force Publique sur l’avenue Tabora devant la cathédrale a probablement eu lieu vers 1940.
De Boeck: Baoni -Les revoltes de la Force Publique sous Leopold II (EPO)
Elisabethville 1911-1961 (Editions L. Cuypers Bruxelles)